Éclaircissements et expertise, interview de Striker Industry.



D’aucuns la nomment la Trahison de Striker, d’autres La Félicité, il n’en est pas moins que les historiens se battent toujours autour de ce qui a été le plus grand bouleversement de l’ère moderne au sein de l’amas Varden : la chute de l’Organisation des Planètes Unifiées (OPU). Cette faction, une des plus vieille de la période post-Lorkhanienne, érigeant les principes démocratiques comme fondement de son organisation politique, mais a disparu le 16 Onovahn de l'an 15.489 TSU à la suite d’une révolution, où l’activiste principal se nomme Striker Industry.

Striker Industry (SI), de l’ancien OPU, est une entreprise privée fondant son potentiel commercial sur la création, l’utilisation et l’exportation de technologies de pointe, qui s’est notamment fait connaître lors des plus durs instants de la guerre contre l’entité mécanisée X023. En effet, alors que la communauté intergalactique était submergée sur la plupart des fronts et perdait un à un le contrôle des soleils qui, une fois déphasés, n’émettaient plus le moindre rayonnement, Striker Industry a su redonner des moyens suffisants à la communauté pour repousser l’invasion maléfique. Le salut de l’Humanité est donc venu d’une entreprise privée et d’une minuscule puce de contrôle. De courte portée, celle-ci permettait d’utiliser le système de communication de Oph-X023 pour effacer sa directive de contrôle des étoiles, et ainsi rendre inactive la flotte de guerre d’X023.

Cette tactique a rapidement permis de mettre fin à aux velléités de l’envahisseur mais a entrainé de grandes et graves conséquences sur le plan politico diplomatique. En effet, loin de se douter de ce qui arrivait, la communauté internationale à découvert avec stupeur que Striker Industry était en mesure de contrôler la plus grande flotte de guerre connue depuis la chute des Lanthaniens. Et la surprise a été d’autant plus grande quand les premières déclarations politiques de SI ont vu le jour au sein de communiqués condamnant fermement le népotisme et les fraudes interne de l’OPU. Aujourd’hui, à la suite de nombreuses démarches administratives et politiques, nous avons enfin pu rencontrer, pour une interview exclusive, un des dirigeants de Striker Industry.


Journaliste du GNC : Bonjour Monsieur Ferlesen, et avant tout, merci d'avoir accepté cette entrevue.
Docteur Erlon Ferlesen : C'est toujours un plaisir de recevoir des journalistes du GNC.

Journaliste du GNC : Pouvez-vous vous présenter, afin d'éclairer nos lecteurs?
Docteur Erlon Ferlesen : Je suis Erlon Ferlesen, Membre du Conseil des Corporations attaché à Striker Industry. J'ai occupé et occupe encore une place au conseil d'administration de la corporation et participe activement à la gestion de la République depuis son avènement. Je suis connu depuis pour la rédaction de nombreuses lois qui régissent les transactions commerciales ou le nouveau système judiciaire.

Journaliste du GNC : Je vous remercie pour ces quelques éclaircissements. Commençons par le commencement : le 16 Onovahn de l'an 15.489 TSU, Striker Industry était la figure de proue du coup d’état qui a vu la disparition de l’ancienne Organisation des Planètes Unifiées. Divers partisans de l’ancien régime qualifient votre intervention comme illégale. Qu’avez-vous à leur répondre ?
Docteur Erlon Ferlesen : Je n'aime pas le terme de coup d'état, il ne rend pas justice à ce qui a été fait ce jour-là : je préfère parler de révolution. Striker Industry n'a été que l'exécutant d'un plan mis au point par de nombreuses corporations anciennement OPU, nous avions les outils technologiques et militaires pour agir mais cela n'a pas été décidé de manière unilatérale. Pour en revenir à votre question, oui notre action était illégale. Comment le nier ? Mais l'utilisation de la force était nécessaire pour faire plier un système corrompu et qui ne pouvait être changé que par ceux qui avaient voulu cette situation. Tout le système pénal avait été verrouillé pour empêcher le moindre mouvement, la moindre revendication. Le gouvernement en place s'auto-nommait pour les postes clefs depuis des centaines d'années, le suffrage universel n'était plus appliqué que dans les petites villes et toute décision du peuple n'était plus qu'un vague souvenir des débuts de la colonisation. Notre action était illégale pour un système sans légitimité.

Journaliste du GNC : Les motifs qui ont été retenus à l’encontre des anciens dirigeants de l’OPU sont extrêmement nombreux : abus de pouvoir, détournement d’argent public, crime en bande organisée, fraude électorale, haute trahison. Quelles ont été au final les peines subies par ceux-ci ?
Docteur Erlon Ferlesen : Le procès a été long et très observé, c'était en quelque sorte sur lui que nous montrions à la galaxie quelle société nous voulions former. Les dirigeants ont été condamnés à l'isolation cérébrale à vie, leurs cerveaux sont en quelque sorte chimiquement débranchés de leurs corps, privés de toute perception et incapable de toute action sur le corps. Ils resteront ainsi prisonniers d'eux même jusqu'à la fin. C'est une sentence qui n'est en général appliquée que quelques semaines et donne de formidables résultats pour la réinsertion. La peine maximale a été choisie par un jury de 24 citoyens, les conditions étant exceptionnelles, la mesure de referendum a été appliquée pour déterminer la culpabilité des accusés.

Journaliste du GNC : De plus en plus de voix s’élèvent pour signifier leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une appropriation des principales places du conseil des Corporations [Exécutif de la RCA, note de l’auteur], et d’un Parlement où SI est surreprésenté. Niez-vous ces allégations ?
Docteur Erlon Ferlesen : Le conseil des corporations est réparti à parts égales, le fait que Striker Industry possède des intérêts dans d'autres corporations est détaché du jeu politique, à ce compte là, les industries de haute consommation et de divertissement formeraient un groupe d'influence ayant plus de poids que nous. Concernant le parlement, Striker Industry était en effet largement représenté mais uniquement pendant la phase de transition avec le parlement civil, élu au suffrage universel pour la premier fois depuis presque deux mille ans.

Journaliste du GNC : Lors de votre coup d’état de nombreuses frictions ont vu le jour, notamment avec le Cercle Moortus qui a prononcé une condamnation officielle rapidement suivi par la plupart des Melrehns représentés en Station Diplomatique Centrale. Ces positions pré-RCA ont-elles eu une influence sur la politique suivie par cette jeune faction ?
Docteur Erlon Ferlesen : Nous avons eu de nombreuses occupations sur notre propre territoire sans avoir à nous soucier de l'avis arbitraire d'un obscur individu de l'autre côté de la Faille, ses propos étaient manifestement ceux d'un despote habitué à prononcer les sentences sans y réfléchir bien longtemps. Nous n'estimons pas que la folie d'un seul homme soit suffisante pour déclencher des pertes humaines massives.

Journaliste du GNC : Une dernière question maintenant. De nombreuses années TSU se sont écoulées depuis ces évènements, et envisagez-vous, à l’heure actuelle, à faire partager au reste de la galaxie vos avancées technologiques en matières de puces ? Après un premier refus, nous aimerions savoir si votre position a évoluée.
Docteur Erlon Ferlesen : Je croyais que l'information avait été délivrée dans les instants ayant suivi la crise : les plans des puces ont été largement diffusés sur tous les réseaux civils ou militaires. Ce qui manque a leur fabrication est un contexte quantique particulier, celui de la vibration des étoiles en phase 2 imposé par l'entité mécanique. Autrement dit, nous ne pourrions en produire que si la situation venait à se reproduire. Or de ce que nous avons cerné de l'entité, elle n'était qu'une sous partie destinée uniquement à la tâche de la vibration des étoiles, maintenant qu'elle est détruite il est peu probable qu'une autre utilise les mêmes méthodes.

Journaliste du GNC : Notre entretien est terminé. Merci beaucoup de nous avoir accordé un peu de votre précieux temps.


Ces éclaircissements émanant directement de l’entreprise auront sans nul doute un grand rôle à jouer dans l’élaboration de l’Histoire tel que le percevront les générations futures. Toujours est-il que les gouvernements des autres factions ont, depuis ce jour, renforcé la défense de leurs capitales respectives. A bon entendeur donc.

Aline Terview, pour le GNC.

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